Le blog, c'est un truc super quand on
prépare un voyage en bateau, enfin, surtout le blog des autres.
Mines d'informations pour la préparation, d'idées d'itinéraires et
d'escales, on y passe des heures. Quand c'est à son tour de partir,
on se dit que ce serait super d'en avoir un à soi, pour faire comme
les autres, alors on les copie, pour partager un peu avec tous ceux,
famille, amis, qui restent au port.
Et quand on a dit cela, on n'imagine
pas encore qu'il va falloir écrire, sélectionner les photos,
mettre en page, trouver un internet capable de charger les dites
photos, bref beaucoup de travail, mais que nous avons eu plaisir à
faire, souvent avec retard...
Pour finir ce blog aller
jusqu'au bout de l'exercice, on voulait faire un court bilan, pour
nous, pour vous, et pour que cette aventure ait un début, une
fin...avant peut-être une suite !
Donc si c'était à refaire :
LE PROJET ET L'EQUIPAGE
Un an, c'est court, mais quelle joie
d'avoir mené à bien en famille cette navigation atlantique. Nous en
avions rêvé à 2, puis à 6, et on ne se dira plus jamais, « on
pourrait le faire », voire pire, « on aurait pu le
faire », mais ON L'A FAIT. Et je pense que tout le monde est
heureux. Pas parfait, mais pas beaucoup de fausses notes pour cette
ballade interprétée à 7, nous 6 et Zen.
On partirait un an plus tôt parce que
le CNED après la seconde, avec les contraintes administratives,
c'est trop chaud ! L'équipage avec des enfants grands, qui
profitent à plein, qui sont de vrais équipiers, c'était top. Nous
n'avons rencontré que très peu d'ados (après 14 ans), les
familles partant avec des enfants très souvent en primaire. Pour un
tel projet, il faut donc vraiment réfléchir en fonction des
enfants, de leur âge, de leurs aptitudes scolaires etc...pour partir au
bon moment. A savoir que le CNED, c'est un truc quotidien et que la
réussite du voyage dépend en partie de la façon dont on arrive à
le gérer. C' est une joie d'avoir réussi à ce que chacun passe
avec succès l'échelon supérieur, mérite qui en revient aux
enfants et à la volonté indéfectible de leur maman.
Sans
aucun doute, on referait notre action avec VSF. Tout d'abord pour les
rencontres en amont du voyage avec l'équipe dynamique qui agit sur
le terrain à la demande des populations et non en imposant des
solutions ou des biens. Cette action nous aura permis d'aller à
Dakar, de rentrer en contact avec les habitants du Sine Saloum,
région magnifique mais aux conditions de vie et d'isolement si
dures. L'émotion des rencontres nous envahit tous encore alors que
c'est une des premières étapes du voyage.
LE BATEAU ET LES CHOIX TECHNIQUES
Le même bateau, sans hésiter. Il fait
partie de la famille, on lui parle pour l'encourager quand le vent
monte et que les montagnes d'eau nous poursuivent. Il est clé dans
la réussite, pour notre sécurité, mais aussi notre plaisir de
naviguer, vite ou pas. L'outremer 45 a la capacité de faire 200 MN/jour ou d'avancer dans les petits airs, de remonter au vent, …..sans
avoir un bateau surpuissant difficile à mener. Chaque choix de
bateau est affaire de compromis et si l'on accepte le manque relatif
de confort rapporté à la taille, sa sensibilité au poids, c'est
un « excellent choix ».
Sans chercher à faire un bilan
exhaustif, il faut que les voiles, les moteurs et le pilote auto
soient au top. Il ne faut pas se laisser influencer, même et surtout
par les pros, et ne pas négliger ce trio qui peut vite être
infernal.
- Le pilote, c'est clé. Donc, avoir des pièces en « Sper », courroie ou moteur hydraulique & électronique : on ne compte pas les discussions sur le problèmes de pilote, d'équipages contraints de barrer des jours en transat : c'est une question de sécurité comme le dit parfaitement Pierre Roland dans le dernier Voiles et Voiliers. L'idéal, c'est d'avoir deux pilotes!
- La garde robe mérite un code zéro pour marcher vraiment vite dans le temps calme – on l'a rajouté, donc c'est fait. Le choix très discuté avec Pascal chez SEXTANT de ne pas mettre de corne sur la GV, était le bon. On part pour des mois avec le besoin de pouvoir bien étager les ris et toujours en garder sous le pied (C'est notre philosophie...). Il suffit de voir les a-coups dans la mature, GV haute au près avec une mer croisée, pour ne pas avoir envie de mettre plus de surface en tête de mat. Alors tant pis pour le look...et bravo pour la qualité des voiles : RAS sur 16000 MN.
- Les moteurs, c'est Yanmar ou Volvo, et Yamaha pour le HB...mais nous on a un Honda. Elles sont les seules marques présentes partout dans le monde, ce qui n'empêche pas de partir avec toutes les pièces de rechange, les filtres, les courroies etc...On ne trouve pas grand chose sur le trajet si ce n'est à Las Palmas, à Grenade, au Marin et à Saint Martin (beaucoup moins cher qu'au Marin), si ce n'est des mécanos capables de vous aider...si vous avez les pièces....
ET POUR LE RESTE, c'est souvent affaire
de philosophie et de budget, mais en vrac :
Pour l'énergie, on conserverait le
couple Hydro+panneaux solaires, en mettant un booster d'alternateur
(ou petit groupe électrogène). Le dessalinisateur, on garde mais on
trouve quelqu'un en France capable de le faire fonctionner et de
poser le bon diagnostic. On peut faire sans, mais quel confort !
La machine à laver du bord, on garde, pour ne pas passer des heures
au lavomatique. En couplant avec les Laundries que l'on trouve
partout, c'est extra. La meilleure, c'est Fatou au Sénégal !
Une machine sous vide, c'est extra! Une plaque électrique pour sauver
des bouteilles de gaz à la marina, un second frigo (MERCI pour le
four transformé au dernier moment en frigo/congélo)...et on
emmènerait plus de disques durs pour les photos et les échanges de
films, des liseuses électroniques, on laisserait les équipements de
plongée sauf un bloc en cas de pépin (pour l'ancre, carénage...) :
il y a des clubs partout. Par contre, emmener des jouets :
Paddle, Kayak (Il y en a des supers gonflables), planche à voile,
Body board, ….et surtout palmes, masques et tuba au top !
On emmènerait plus : de dicos, de guides de cuisines, de livres pour reconnaître les poissons, de guides de
voyages et de navigation A JOUR.
Et pour tout le reste, il faut des
solutions simples et de références, tout tester avant, comme
l'antenne WIFI USB qui ne marche jamais (préférer la Bad boy!).
Nous, comme beaucoup d'autres, avons passés des jours et des
semaines sur des problèmes techniques, en attente de pièces,...un
an c'est tellement court, qu'il faut tout mettre de son côté pour
perdre le moins de jours possible avec des problèmes qui prennent
très vite la tête de tout l'équipage, avec une capacité à bien
pourrir l'ambiance générale. Cela fait des escales en moins, comme
pour nous la Casamance. C'est très C.. à dire, mais si c'était à
refaire, on préparerait encore mieux. Alors les stages diesel,
électricité...etc...à refaire, avec encore plus d'outils: j'ai
tout utilisé !
Et pourtant, un jour, il faut aussi
partir, parce que rien ne sera jamais vraiment prêt, et on sait que
la bricole, ça fait partie de la vie du marin. Alors on repartirait
le 12 Août, 20XX ?
L'ITINERAIRE ET LES ETAPES
Notre itinéraire était d'un
banal,...mais c'est beau comme un classique, et permet de naviguer
avec des équipages que l'on suit, que l'on retrouve. Les rencontres
en mer et à terre restent le sel du voyage et ce n'est pas pour
rien que le Sénégal est sur le podium. C'est certain que ce n'est
pas à cause de la propreté de la Baie de Han.
Les bateaux-copains, c'est formidable :
Vous partagez les mêmes rêves, les mêmes escales, les mêmes
emmerdements...alors, en quelques minutes, vous pouvez être sur la
même longueur d'onde, avec la même complicité que si on se
connaissait depuis des années.
Mais une grande leçon vient des gens
rencontrés à Terre. Radio mouillage vous dit parfois de ne pas
aller là parce que c'est dangereux, mal fréquenté.... il faut
faire le tri, faire très attention à des zones devenues dangereuses
comme le Venezuela, mais en respectant les gens, en acceptant de
jouer le jeu en leur confiant votre annexe, votre visite de l'île,
en achetant quelques fruits... cela permet de découvrir plus et
mieux et en évitant par exemple de louper de îles formidables et
mal réputées, comme Saint-Vincent, La Dominique. Ces gens là,
comme beaucoup d'autres, n'ont rien, donnent beaucoup et vous
donnent une leçon d'optimisme qui manque tant à notre chère
patrie.
Donc, on ne changerait rien sauf que
l'on ferait la Casamance au Sénégal. Mais nous étudierions sans
doute des trajets alternatifs comme descendre au plus vite pour aller
au Brésil avant Noël, ou choisir quelques étapes dans les grandes
Antilles, Cuba ou la République Dominicaine, ou aller à New
York.....D'autres l'on fait et ça avait l'air top !
Il faut aussi avoir à l'esprit qu'un
des bonheurs du voyage c'est d'y retrouver des amis et de la famille
pour quelques jours. C'est aussi une vraie contrainte et il faut
bien organiser le parcours et les retrouvailles pour de pas faire des
allers-retours, vent contraire...bref, optimiser, et on s'est bien
débrouillés avec tous nos visiteurs : merci d'avoir été là.
Si c'était à refaire, on ferait donc
presque pareil, avec l'expérience d'un an de navigation en plus,
permettant d'imaginer le bateau et ses aménagements, conformes à
notre façon de vivre à bord.
Merci à Tous d'avoir partagé ces
moments avec nous, en direct et via ce blog. C'est pas facile
d'imaginer le retour, mais la plus forte motivation pour rentrer,
c'est vous !
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