Encore remplis du bleu et de la chaleur
des Antilles et des Bahamas, nous avons été surpris par la
fraîcheur, l'humidité et par conséquent le vert de cet archipel.
Notre séjour au milieu de l'Atlantique a commencé par une semaine
de bruine, pluie, froid.....un avant goût de la Bretagne. Nous
apprécions le luxe de notre chauffage !
Comme tout retour de transat, une
remise en état du bateau s'est imposée. Le plus gros travail fut le
nettoyage des cuves à gazole, le changement des filtres et
pré-filtres. En effet, du mauvais gasoil ou un développement
bactérien empêchait les moteurs de fonctionner correctement. Comme
à Grenade, nous sommes arrivés avec un seul moteur, mais avec
l'expérience acquise, Guillaume a pu réparer sans difficulté. Il
se serait quand même passé de 3 jours dans les cales moteur et le
nez dans les cuves à gasoil.
A Horta, passage quasi obligé entre
l'Ouest et l'Est, nous avons retrouvé beaucoup de bateaux-copains,
que nous avions rencontrés lors d'une seule escale ou avec lesquels nous avions navigué pendant plusieurs mois. Juliette et Solène ont
repris leur activité de ponton : la pêche pour Solène et le
bricolage pour Juliette avec un peu de shopping dans cette petite
ville où les grands bazars chinois alternent avec les merceries.
Ewen, avant de s'envoler avec une certaine nostalgie vers la France,
relit ses œuvres pour le bac.
La principale occupation des
filles fut la conception et la réalisation de notre logo sur les
murs de ce port où tout navigateur faisant escale après un plus ou
moins long voyage, vient conter ses aventures au Peter's café
sport, autre institution dans ce port.
Nous passons d'excellentes soirées
avec Curieuse, Milo one, Mr Fizz, Vaga, En Arbenn, Petite Terre,
Cyrano...tous ravis de leur année en bateau et rêvant déjà à de
nouveaux projets sur l'eau à plus ou moins long terme.
Nous guettons une fenêtre météo pour
visiter l'île voisine, Pico, et son volcan le Pico. Cette montagne
ne se laisse pas voir facilement. Du haut de ses 2443m, c'est le point
culminant du Portugal.
Nous partons donc 2 jours avec Muriel,
Michel et Louise, en navette, découvrir cette île où l'on cultive
les vignes dans des micro parcelles entourées de murets, nous
faisons plusieurs petites ballades le long de la côte appréciant
ces maisons construites en pierres noires, ces champs magnifiquement
cultivés. Nous terminons nos deux jours par la visite du musée de
la baleine, pêche restée toujours artisanale et arrêtée en 1984.
Aujourd'hui, le « whales
watching » a remplacé la pêche.
C'est avec Thomas, le frère de
Guillaume, que nous allons découvrir Faïal. Nous nous dirigeons
tout d'abord vers le cratère, cercle parfait entouré d'hortensias
qui attendent un peu de chaleur pour éclore, puis nous
pique-niquons dans un espace forestier superbement aménagé et
propre. Nous avons des leçons à recevoir des Portugais. En effet,
tous les espaces publics sont impeccables, tables, barbecues,
sanitaires....
Ici, la campagne est verte, hormis les
routes forestières, en terre volcanique rouge et bordées
d'hortensias et d'agapanthes. Nous avons tous une pensée
particulière pour Papé, spécialiste de ces fleurs, et aussi parce qu'à chaque virage, nous pouvons apercevoir des vaches dans des prés à
la vue imprenable sur l'océan.
Nous nous arrêtons ensuite à Ponta
Dos Capelinhos, lieu de la dernière manifestation volcanique de
l'archipel en 1957-58 qui a vu naître une nouvelle terre. Endroit
désert sur cette île si verdoyante où un magnifique musée
consacré à la création de l'archipel, de la terre, à la
tectonique des plaques.... architecture moderne et semi enterrée,
panneaux et films très bien réalisés. Ce projet européen
mériterait d'être traduit en plusieurs langues afin que les enfants
en profitent pleinement.
Pour terminer la journée nous
tenterons une baignade dans une piscine aménagée dans les rochers,
spécialité de ces îles où il y a peu de plage. Cependant l'eau
est très fraîche, enfin comme en Bretagne, mais nous ne sommes plus
habitués.
En 2 jours, nous ferons le tour de l'île
appréciant ses verts pâturages et ses vallons.
Voilà 3 semaines que nous sommes à
Faïal et nous sommes contents de larguer les amarres pour Sao
Jorge, île située à 20 miles. La mer, très calme, nous permet de
profiter des nombreux dauphins qui peuplent ces eaux, mais pas encore
des baleines.
Nous arrivons à Velas, petite marina
superbement entretenue et avec un internet qui marche au bateau, quel
luxe! Le soir même, nous profitons de la Saint Jean, organisée dans
le village, procession de Saint Jean Baptiste, fanfares, messe, repas
servi pour tous au milieu de la rue. Au menu : soupe de légumes,
sardines et lard grillés, pommes de terre bouillies, fromage et
pain, tout cela à volonté et offert. Puis, à la nuit tombante, envol de mini-montgolfières chauffées à la bougie, tradition de
ces îles. Au coin d'une rue nous écoutons des chants folkloriques
accompagnés à la guitare, accordéon, castagnettes,
tambourins...puis Solène et Juliette s'entraînent à planter des
clous dans un tronc d'arbre, il faut encore un peu de temps pour
participer à Fort Boyard.
Quelle convivialité de ces habitants !
Cette île, toute en longueur, tire ses
revenus principalement de l'agriculture et en particulier de la
fabrication de son fromage de vache. Nous découvrons donc une île
très verte où les hortensias sont plus fleuris, avec des à pic plus
impressionnants que sur Faïal. Nous faisons une magnifique ballade
qui traverse l'île du nord au sud. Nous la faisons tout
en montée, dur-dur pour les jambes....Nous ne pourrons pas apprécier
la pointe ouest car ici le temps très changeant avait viré dans
l'après midi.
Le retour se fait sous voile, pas de
dauphins cette fois ci.
Thomas reprend son vol dès le
lendemain après avoir fêté comme il se doit son séjour chez
Peter's.
Nous reprenons notre vie à Horta,
comme de vieux habitués. Le port s'est nettement vidé. Nous avons
la joie de faire mieux connaissance avec Cyrano, premier bateau-copain que nous avions rencontré à La Corogne, aperçu à
Mindelo.... et à l'AIS, sans jamais se retrouver outre Atlantique
alors que nous avons fait, après débriefing, exactement le même
voyage. Apéro, repas, balades....tout cela s'organise bien vite.
Solène a trouvé des copains avec qui jouer et Timéo, sur Cyrano, a
trouvé en Juliette et Marine deux baby-sitters de choc. La vie passe
vite, et on aura passé un bon moment avec eux, même si on aurait pu
s'y prendre plus tôt, comme aux Turks et Caïcos, où nous nous
sommes encore une fois magnifiquement...loupés !
Cyrano repart vers la Bretagne et nous, vers Graciosa, confetti d’île au nord du Groupe Central. «Petite
par sa taille et grande par son hospitalité » avait dit le
grand père de l'actuel prince Albert de Monac', et fichtre, qu'il
avait raison. On y arrive en ferry, pour ne pas faire un AR au moteur
par faute de vent. Le ferry assure les liaisons inter-îles et donc, avec lui, on les refait toutes, sauf Terceira ! Nous logeons dans
un moulin, réhabilité en gîte.
Un peu petit pour 5, les filles se
retrouvant à partager un matelas pour 2...à 3.Mais qu'importe,
c'est propre, moderne, et une bonne base de départ pour visiter la
petite île. Ici, on parle moins anglais qu'ailleurs, et nous, toujours pas Portugais malgré nos nombreuses escales au Portugal, à
Madère et aux Açores. Alors on se débrouille, on visite un
gouffre impressionnant au milieu d'un cratère, de jolis panoramas
avec des vaches, hortensias, moulins, murets de pierre qui courent le
long des vallons... Nous achetons du vin à la coopérative agricole,
moment d'anthologie dans des locaux qui, une fois n'est pas coutume,
paraissent à l'abandon. Le vin est excellent, meilleur que celui de
Pico. La fille nous fait visiter, avec le sourire et commentaire 100%
portugais ! et finit par nous proposer de nous servir de guide
dans l'île : quand on vous dit que cette île est hospitalière! Deux petits jours et nous retournons voir notre ZEN pour les
dernières courses, les derniers préparatifs. Ewen nous rejoint
après avoir passé son bac de Français, orienté vers lui cette
année sur la poésie : il adore..mais les épreuves sont
passées, tout le monde, copains et famille, s'est mobilisé pour lui
permettre d'être présent le jour J : Un grand Merci !
Voilà l'équipage reformé, le bateau
est prêt. Nous partons lundi 7 juillet, sans beaucoup de vent pour
le départ, objectif la Bretagne pour boucler la boucle, terminer
l'année dont nous avions rêvé, avec l'impatience de vous retrouver
et le petit pincement au cœur du rêve qui se termine...
ZEN va retrouver sa bouée au Logeo, on
va le bichonner comme il le mérite....pour qu'il soir prêt à
repartir....l'aventure, on y a tous pris goût !
SUPERBE ! BRAVO ! et en plus vous nous avez fait vire toute cette année avec vous...mais qu'elle est passée vite cette année !
RépondreSupprimerBon retour sur le Bretagne (c'était un plaisir de voir Ewen à Cesson !) et à bientôt
La famille Buquet