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mardi 20 mai 2014

TURKS & CAICOS et BAHAMAS

Turks & Caïcos, Bahamas, des noms magiques ou inconnus qui nous ont offerts des moments …. magiques. Tout d'abord après 4 jours de navigation depuis les BVI nous sommes arrivés dans l'archipel des Turks and Caïcos. Avant notre départ de France, nous savions à peine qu'un tel pays existait et c'est en se penchant sérieusement sur les cartes marines que nous en avons appris un  peu plus sur ces îles, où il y a quand même un club Med, destination plongée, car  les fonds varient de 1m à 1000m. Ce sont les BAHAMAS, avant les BAHAMAS. Cela pourrait faire partie des FAR BAHAMAS, comme on dit ici, sachant que l'éloignement se mesure à partir de MIAMI, les plaisanciers étant principalement américains et en motorboat. 

TURKS AND CAICOS

Contrairement aux BVI nous avons trouvé des mouillages où nous étions seuls, à la Robinson Crusoé. Notre première escale fut à Big Sand Cay, comme son nom l'indique, c'est une super plage de sable fin, côté lagon, plus rocailleux et dur sur la côte au vent. 

Un bon repos après cette navigation de plusieurs jours, habitude que nous avions perdue depuis la transat, pour faire ensuite un saut de puce vers un autre bout de terre « uninhabité »: Fish Cay. Entre ces deux micro îles, nous traversons   the « Whale Channel », lieu de passage des migrations des baleines où les fonds remontent de 2500m à 3m en moins de 2 MN et nous espérons bien voir un de ces beaux spécimens. Et ce qui devait arriver arriva, d'un peu trop loin hélas, nous apercevons une baleine qui bat l'eau avec une de ses immenses nageoires latérales, puis elle effectue un énorme saut en arrière. Est-ce la présence d'un bateau à moteur qui l'a fait fuir ? Après quelques minutes et quelques jets, elle disparaît. Nous restons ébahis par ce spectacle et nous espérons qu'il se reproduira lors d'autres navigations. 
Nous mouillons sur cette petite île déserte. Marine et Cécile partent à la nage rejoindre la plage et découvrir les belles patates de corail. A peine arrivées, le reste de la famille les rejoint et leur annonce qu'ils ont vu au ras de la plage un beau requin. Les futures baignades seront plus rapides, allez donc savoir pourquoi !!!
En marchant dans l'île, nous allons surprendre un iguane, une très grosse espèce d'échassier, des rapaces, et les « mouettes » locales dont les ailes si blanches reflètent le bleu du lagon. 
Au petit matin, à peine le soleil assez haut pour voir le fond, nous levons l'ancre car nous avons 40 milles à faire dans 1m à 3m maximum d'eau. Une première pour nous, vive alors le cata et ses 80cm de tirant d'eau. Les lignes sont à l'eau et nous pêchons un Grey Snapper, genre de belle Dorade...puis des baraccudas en rafale. Le souci, c'est qu'on ne peut pas les manger, au risque d'attraper la ciguatera. Donc au troisième, on arrête...parce qu'allez donc retirer l’hameçon dans la gueule du bestiaux, pour le remettre à l'eau, après une demi-heure de bagarre !
Nous arrivons à bon port dans une petite marina tenue par un canadien, très heureux de recevoir une famille, lui qui n'accueille que des couples retraités américains. Tous les services sont présents même la conduite pour aller chercher Marc à l'aéroport ou pour faire le ravitaillement. 
Avec notre nouvel équipier expérimenté, nous repartons pour les Bahamas, mais avec une dernière escale à l'est de l’île de Providenciale, avant de quitter les Turks and Caïcos. Nous nous baignons dans l'eau la plus chaude rencontrée, snorkeling le long des rochers, desquels nous avons une vue splendide sur tout le lagon.

BAHAMAS

Nous sommes aux portes de Bahamas et nous parcourons, toutes voiles dehors, les 40 miles qui nous séparent de Mayaguana, l'île la plus à l'est, sur le passage des plaisanciers venant des iles caraïbes. A peine arrivés, Marc et Guillaume partent faire notre entrée aux Bahamas et en guise de capitainerie, un hamac, le bureau des douanes possédant tout de même un toit. La capitale de l'île se résume à quelques maisons, un bar, une épicerie , trois églises...et des gens sympas, mais pas bousculés. On rencontre un gars qui nous amène aux « customs », puis va nous ramasser des noix de cocos dans les arbres au-dessus du hamac : No stress, mais rien à faire à part la pêche. Il existe bien un bureau officiel pour faire notre clearance. Cette île est une ancienne base de missiles américains (n'oublions pas que nous sommes très près de Cuba!) et bien qu'il y ait peu de choses, le lagon est totalement cartographié, chaque caillou est sur la carte, alors que des zones immenses dans les Bahamas sont très approximativement répertoriées...l'US NAVI a fait du beau travail ! Nous faisons les papiers et nous nous acquittons de la donation pour le voyage des enfants de l'église : le bureau des Customs, c'est top pour faire la quête !!

Sur les conseils de Wixen, bateau canadien qui voyage depuis 9 ans sur toutes les mers du globe, nous voulons aller jusqu'à Conception, île un peu excentrée des Bahamas. Nous coupons la navigation avec une halte à Plana Cay, nouvelle plage de sable blanc , coraux, poissons multicolores, requin pour Marine... et récolte de coquillages. Vers 16 heures, nous levons l'ancre pour parcourir les 110 miles de nuit. Marc prend son tour de garde de 3h au petit matin, heureux de retrouver les joies de la navigation au long court, le lever du soleil.....et enfin, quelle merveille de s'ancrer à Conception! encore un petit bout de terre  inhabité, faisant parti d'un parc naturel. 

Nous restons 2 jours dans ce petit paradis, balades, planche à voile, même pour Marc, après 20 ans toujours au point, apéro plage. Mais le must c'est la visite de Flipper : Juliette aperçoit un aileron en faisant de la planche. Heureusement, l'aileron est arrondi, mais bon, la rencontre surprend. Elle rentre au bateau et Flipper la suit. Ewen a juste le temps de sauter à l'eau pour nager quelques instants autour du bateau à 20 cm de Flipper, qui finit par repartir voir ses copains dauphins. Instant émotion, surtout pour Ewen qui mettra 48h à se remettre de cette rencontre. On attend maintenant la visite de Oum !



Il nous faut repartir si l'on veut profiter du prochain paradis: les Exumas. On entre dans une région du monde qui est bleue, de tous les bleus de la palette, et qui flashent sur le satellite. Essayez Google earth  et vous verrez ! On se rappelle avec Cécile, qu'étudiants, on avait une photo des Exumas du satellite SPOT : c'était un signe ?!....
Après une traversée rapide au nord de Long Island (des Bahamas), nous voilà à George Town. On ne sait pas ce qu'à fait ce Georges, mais ici, toutes les îles ou presque ont leur « ville à George ».
Premier contact avec la navigation des Exumas, qui se fait avec moins d'un mètre d'eau sous le bateau. Nous faisons une escale ravitaillement, quelques courses, un peu d'internet et des jeux de sociétés sous la pluie. Pas grand chose à y faire, sauf à regarder la Kermesse de la paroisse : ils gagnent les mêmes gadgets inutiles que chez nous...c'est ça la mondialisation.
Le meilleur est ailleurs et nous repartons vers le nord. Courte navigation dans l'océan, nous remontons au près, au nord de Great Exuma Island, la plus grande île des Exumas, pour bientôt  passer Soldier Cut. Là, les couleurs vous sautent aux yeux, des dégradés vertigineux du blanc aux bleus turquoises, puis sombres quand les fonds augmentent...Le peintre a été généreux et il va nous faloir apprendre très vite à lire cette palette merveilleuse qui peut vite devenir une prison si on loupe la veine d'eau pour finir sur le banc de sable ou sur une patate de corail. 
Cartes papiers, électroniques & GPS ne peuvent remplacer une lecture attentive du parcours...alors on avance à petite vitesse dans ce dédale d’îles, alignées sur plus de 100 NM, abritant le lagon. Entre chacune, un passage vous ramène dans l'océan, avec autant de courant que dans le Golfe du Morbihan : ça au moins, on connaît.

Nous nous ancrons pour le déjeuner à White Bay Cay. L'eau est belle , le mouillage protégé, petite baignade et nous remontons vite pour un mouillage de nuit à Lee Stocking Island. On monte au-dessus de l’îlot, la vue est totalement dingue, mais on s'y habitue presque : alors on se pince et on profite. Nous repartons le lendemain pour une nav de quelques miles, avec moins d'eau, plus de sable et de cailloux, mais les couleurs, dans ces conditions, sont une « vraie tuerie », comme dirait Marc! Nous tentons l’improbable passage « east pimblico », nous sommes en sustentation dans un mètre cinquante d'eau... Nous arrivons à Great Guana Cay pour une après midi et une nuit à  Isaac Bay : le site est pour nous, nous sommes seuls dans ce petit paradis. La planche est sortie, on plonge dans l'eau, on escalade...et on profite du coucher de soleil pour un petit apéro-plage. Le lendemain, c'est Bitter Guana Cay et ses iguanes, courte pause avant de rejoindre Staniel Cay. C'est de là que repart Marc. Nous voilà plus aguerris dans la lecture des fonds et nous décidons de passer au plus court pour rejoindre Staniel Cay. Le départ se fait avec 5 nœuds de courant par le travers au milieu des cailloux, pas de problème (voir plus haut!). Ensuite la carte annonce 1 m d'eau, on cale 0,8m, donc ça passe. L'eau varie du bleu foncé à la couleur de l'eau d'Evian...je suis les yeux rivés sur le sondeur, plus que sur le fabuleux spectacle autour..Cécile, qui scrute à l'étrave, me demande combien d'eau à courir sous le bateau : « 40cm » je lui dis, et pour rassurer sa mine inquiète :  « Mais ça remonte ». On est passé, de fait, avec 30 cm sous le bateau: c'est notre record. Staniel Cay s'ouvre à nous, sa grotte (celle de J.Bond dans Opération Tonnerre) et ses cochons qui nagent : Unique ! Nous accompagnons Marc à l'aéroport, enfin un bout de route, un toit et le guichet dans une voiturette de Golf. Nous le quittons à regrets. Nous avons partagé le meilleur des îles, et le voilà reparti avec du bleu plein la tête qu'il va admirer encore du ciel dans le petit bi-moteur qui le reconduit vers Nassau, la capitale des Bahamas. 
Nous restons à Staniel Cay car nous attendons demain Nomade, qui, après Porto Rico, remonte vers la Floride. Joie des retrouvailles et perspective de partager encore quelques moments ensemble, avant que nos chemins se séparent. Après visite de la grotte et avoir nagé avec les cochons, nous remontons vers Little Pipe Cay. Marée basse quand nous arrivons. Nous en prenons plein les mirettes. On pensait qu'on s'habituait : en fait pas ! Il nous faut faire le plein, pour le prochain hiver, qui sera plus rude...
Une nuit à Compass Cay, ce qui permet à Ewen de sortir en Wakeboard (trop fun) et nous allons sous voile, un peu en retrait des îles, vers Warderick Wells Cay : Exuma Park. C'est hallucinant, organisé avec des bouées, dont deux qui nous attendent sans que l'on ait réservé avant d'entrer sur le site..mais ça marche. On se jette à l'eau à peine amarrés ...rien à dire, juste à regarder les photos.



On retrouve aussi Mr et Mrs Fizz qui arrivent le soir. Anonciade nous régale de Langoustes. On partage nos rencontres, des îles visitées, on parle de ce qui nous attend, cette traversée, de la météo... On se quitte après avoir déposé un bois sculpté au nom des bateaux, préparés par Maxence, Juliette et Solène et on devrait retrouver les Fizz, qui partent en même temps que nous.
Dernier mouillage à Schroud Cay avec Nomade, dernier Wakeboard pour Ewen, balade magique dans la mangrove et on se dit à bientôt...En Europe.  

Nous partons vers Eleuthera, île plus au nord, avec du vent et une mer de face qui nous secoue et nous empêche d'aller sur un bord vers Current Island, le passage étroit qui nous permettrait de rejoindre Spanish Wells au plus court. Nous passons au sud pour gagner en confort, en vitesse et nous remontons vers Hatchet Creek, 8 mn avant Spanish Wells, pour éviter d'arriver de nuit. Nous y sommes le lendemain, 13 mai, pour préparer la transat que l'on prévoit le 15. On se met en ordre de marche, pour l'avitaillement, les douanes etc... le modèle GFS nous dit ok, mais les voisins de ponton nous recommandent de consulter la météo côté US. Le modèle ignore les fronts froids venus du nord, annonciateurs de gros orages tropicaux et de grains à 50 kts. Je consulte un routeur, Chris Parker, qui déconseille de partir demain. La fenêtre se referme. Nous attendrons le 20 ou le 21..avec les conseils de C.Parker et il nous faudra faire route directe si possible, pour assurer l'arrivée avant le 14 juin aux acores et pour qu'Ewen puisse repartir pour le Bac de français: l'écrit le 18, et l'oral le 4 Juillet. Partir plus tard nous aura permis de connaître la date des oraux, tardive certes, mais après l'écrit, c'est déjà pas mal. La logistique : amis, tonton, grand-parents se mobilisent pour transformer l'essai. La transat c'est une chose, mais réussir cette année scolaire pour tous, c'est aussi un objectif important...en passe d'être réussi.

Nous voilà donc à l'arrêt quelques jours, dans la Spanish Wells Yacht Haven Marina, pour affronter le mauvais temps, bien à l’abri. En effet, nous essuyons de gros orages, avec plus de pluie en 48h que 6 mois en Bretagne ! Les éclairs ont aussi, semble-t-il, eu raison de notre indicateur de vent. Petite course contre la montre pour récupérer un nouveau boîtier en Floride. Chris, qui s'occupe de la radio locale, fait aussi l’électronique. Il nous aide au mieux, comme tous les gens dans cette île ! Le boitier, qui ne sera là que mercredi 21, nous bloque pour le départ que l'on aurait pu anticiper. On aura en tout cas apprécié les nombreux contacts et l'accueil, même si on aurait aimé être déjà partis, dans ce coin des bahamas qui ressemble à l'Alabama, avec les mêmes bateaux que ceux de la compagnie de crevettes « Buba Gump » dans Forrest Gump. 


On passe une super soirée avec les Dubois, Canadiens de Toronto, qui passent deux années en motorboat avec leurs deux garçons, entre USA et Caraïbes. L'aventure se décline aussi au moteur !

H-24. Une transat nous attend. on ne sera pas seuls sur l'eau : Petite terre nous devance (Il s'approche des Bermudes), En arbenn a trouvé des vents portants et on espère faire un bout de route avec Mr Fizz.....


A bientôt de l'autre côté de la mare aux harengs !