Nous sommes à l'aube de notre départ
du Sénégal. Les navigateurs
rencontrés avant notre départ avaient raison: « après cette escale,
vous ne serez plus les mêmes ». En effet, nous avons été
touchés en plein cœur par cette population à la joie de vivre
extraordinaire, qui fait oublier le dénuement extrême dans lequel
ils vivent. La rencontre avec les instituteurs, tous très différents, était à chaque fois très touchante. Fodé, à Baouth, Mamécor à
Diamniadio, Karamba à Roffangué et toute l'équipe de Siwo, tous,
« missionnaires de l’alphabétisation », ils mènent
leurs élèves à l'équivalent du certificat d'étude, avec l'espoir
qu'ils suivent ensuite le cursus jusqu'au Bac. Pas de moyens, isolés
dans des villages enclavés d'où ils ne repartent qu'une fois par
mois dans leur famille, des parents à convaincre de mettre leur
enfant à l'école, mais une volonté extraordinaire...
VSF était notre drapeau pour apporter
une aide précieuse dans les villages. Notre séjour n'est qu'une
goutte d'eau dans un océan de besoins, mais l'action de
l'association se voit, après de nombreuses années et de nombreux
bateaux qui rejoignent les villages au fond des bolons, totalement
enclavés. Siwo, avec la construction d'une maison pour les
instituteurs, est un bel exemple de ce qu'une aide récurrente,
adaptée, peut faire pour le village : le progrès passera par
l'école et VSF permet à ces instits en « mission » de
faire un boulot magnifique.
Nous profitons encore quelques jours de
la compagnie de Daniel et Noëlle, sur Morgane, avec qui nous
partageons nos émotions et des parties de pêche au filet dans le
bolon. Ils continuent avec la mission médicale et partent ensuite
au Brésil...nos chemins finiront donc par se séparer.
Ewen, très à l'aise parmi les enfants
et avec les instits, repart avec des projets plein la tête, en
particulier pour l'école de Diamniado où il a pu voir le
récupérateur d'eau en construction. Le contact direct sur
plusieurs jours avec le directeur lui a permis de mieux appréhender
les problèmes qu'il rencontre : conditions climatiques, vie
rude pour les habitants mais aussi pour le matériel, d'où
l'importance de l'entretien et des matériaux utilisés.... un bonne
école pratique!
Les filles, entre partie de foot et
ballades, main dans la main avec des dizaines d'enfants qui nous
suivent partout dans les villages, prennent le rythme sénégalais et améliorent de jour en jour leur savoir faire en danse Serer !
On aura réussi à se faire arraisonner au milieu du fleuve par la marine sénégalaise, attirée par notre signalement à l'AIS, qui a fait un contrôle en règles, avec finalement un contact très
sympa...
C'est avec le cœur gros et les larmes
dans les yeux que nous sommes rentrés sur Dakar pour avoir notre
tampon de sortie du territoire ….afin de pouvoir y revenir
bientôt ! Nous retrouvons à Dakar JB qui nous apporte les
pièces manquantes (MERCI!!) et l'équipage de Criquet, Pauline et
Vincent. On s'était croisé à Vannes, il leur restait un boulot
impressionnant pour mettre le Karaté à niveau : on est
vraiment heureux de les voir là, rayonnants, à fond dans leur beau
projet qu'ils savent si bien faire partager, y compris à travers la
vidéo : les enfants ont pris un max d'idées....
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